Snow Patrol

Publié le par Lyra Ulchabhán

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 Suite à plusieurs demandes qui m'ont été adressées par mail, je publie aujourd'hui un petit (oui enfin ... je me connais, il ne sera certainement pas petit !) article au sujet de Snow Patrol (donc), histoire de vous faire découvrir un petit peu leur univers musical. Accessoirement, je vous parlerai d'autres artistes chers à mon coeur, si cela vous tente !

 

Toutes les photos de cet articles appartiennent au photographe officiel de Snow Patrol, Bradley Quinn (frère de Jonny Quinn, batteur de Snow Patrol de son état), qui manie l'appareil avec un talent que je vous invite à découvrir sur son site officiel.

 

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Une nuit d'insomnie, en 2006, à zapper tristement pour tromper mon ennui. Au hasard de mes pérégrinations télévisuelles, je tombe (sur Arte) sur un concert multi artistes (Party in the Park si mes souvenirs sont bons) où chantait à ce moment-là Paolo Nutini (que j'aime bien soit dit en passant). Du coup, contente de voir une belle brochette d'artistes anglais, je suis restée sur la chaîne, jusqu'à l'annonce d'un groupe que je ne connaissais pas, avec un nom bizarre, Snow Patrol. Bon. Cinq jeunes z'hommes armés de guitares, de basses, d'une batterie et de claviers, un chanteur qui, ô providence, portait le même pull que moi (un machin à rayures rouges et noires) et semblait ne pas pouvoir ouvrir les yeux sous son opulente chevelure. Bon. Premiers accords, premier constat : mes oreilles commencent à frétiller, "tiens, ça pourrait peut-être me plaire, ce truc-là". Et quand le chanteur a ouvert la bouche pour pousser la vocalise, j'ai ouvert la mienne toute grande, pour béer béatement de stupéfaction. Une voix étonnante, chaude, fluide, frissonnante, qui coule dans les oreilles comme du chocolat dans l'oesophage, une musique envoûtante, qui m'a transportée de mon petit salon obscur vers une sorte de rêve éveillé extatique, des paroles d'une émouvante poésie, maniant la langue de Shakespeare avec un romantisme totalement dénué de mièvrerie. Du Nutella auditif. Je suis restée comme deux ronds de plum pudding pendant 3 chansons, avant de me jeter sur un calepin pour noter leur nom. Le lendemain, à la fac, au hasard d'une conversation, j'évoque ma découverte musicale à une collègue. Ô destinée, elle vient juste d'acheter leur dernier album, Eyes Open, qu'elle me prête avec plaisir. Le soir même, je le dévore à plusieurs reprises, toute la nuit. La suite est une succession de découvertes heureuses. A ma plus grande joie, Eyes Open est leur 4ème album, je me jette donc avec avidité sur les trois précédents. Je découvre un univers musical atypique, varié, entre électro-rock et pop-rock indépendant, pas une chanson semblable à une autre, des paroles toujours aussi profondes, bref, un pur bonheur. Aujourd'hui, quatre ans plus tard, 5 albums et un double-best-of amélioré, l'émerveillement est toujours présent.

Et j'ai toujours ce fameux pull rayé, un peu délavé maintenant.

 

Mais revenons aux origines du mal (aidée par Wikipédia, qui pour une fois propose un article pas mal, bien qu'incomplet).

 

Snow Patrol est donc un groupe de rock alternatif indépendant (ah l'indépendance ...), originaire d'Irlande du Nord et d'Écosse. À l'origine dénommé "Polarbears" (Les Ours Polaires pour les nuls en anglais), le groupe fut fondé en Écosse en 1994 par le guitariste et chanteur/compositeur Gary Lightbody (celui qui a une voix en chocolat) et le bassiste Mark McClelland (aujourd'hui parti suivre une autre voie musicale), tous deux Irlandais du Nord, alors qu'ils étaient encore étudiants à l'université de Dundee. Mais, pas de bol, un groupe américain, mené par l'ancien bassiste de Jane's Addiction, portait déjà ce nom, et nos deux acolytes durent donc se creuser la cervelle pour trouver un autre patronyme à leur groupe nouveau-né. C'est ainsi qu'ils adoptèrent le nom de "Snow Patrol" (Patrouille des Neiges pour les nuls en anglais - on remarque qu'ils sont plutôt obsédés par la neige, Freud aurait sans doute beaucoup de choses à dire à ce sujet).

Leur premier enregistrement fut un EP de trois pistes, Starfighter Pilot, où les percussions étaient assurées par le batteur du groupe Belle & Sebastian, Richard Colburn. Peu après, Jonny Quinn, lui aussi originaire d'Irlande du Nord (pas la peine d'aller chercher très loin parfois), se joint au groupe en tant que batteur permanent (ça peut servir). Le groupe enregistre son premier album, Songs For Polarbears en 1997, dans une veine musicale électro-rock plutôt mélancolique qui n'est pas sans rappeler le style 90's écossais. Leur second opus, dans la même voie, When It's All Over We Still Have To Clear Up, sortira en 2001. Il est assez navrant de constater que ces deux albums, pourtant très bons et plutôt bien accueillis dans leur pays natal, ne feront que très peu d'émules outre-Manche, en restant très confidentiels en Europe. Comme quoi, parfois, on passe à côté de petits bijoux dans l'indifférence la plus totale.

Iain Archer, guitariste et compositeur, se joint au groupe entre 2001 et 2003 en tant que guitariste de scène et collaborateur pour la composition du troisième album. Peu après que le groupe soit jeté du label Jeepster (bande de malotrus !), le guitariste Nathan Connolly se joint au trio et c'est ensemble qu'ils signent chez Fiction Records, une branche de Polydor Records (où ils sont d'ailleurs encore aujourd'hui).

 

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(de gauche à droite : Gary Lightbody & Nathan Connolly)

 

Il faut attendre février 2004, et le single Run (numéro 5 dans les charts anglais et accessoirement l'une des plus belles chansons jamais parvenue à mes oreilles innocentes) qui va réussir là où Spitting Games (sortie la toute première fois en septembre 2003) avait échoué, c'est-à-dire les inscrire dans le milieu indé et propulser leur troisième album, Final Straw, numéro 3 dans les charts anglais, avant de devenir un gros succès de l'année 2004. Iain Archer remporte un prix Ivor Novello pour sa contribution à l'écriture de l'album (c'est la moindre des choses). Trois autres singles (Chocolate, Spitting Games, ressortie pour l'occasion et How to be Dead) suivront Run, dont deux atteindront le top 30. En 2004, Final Straw inonde le marché américain, et connaît un franc succès, avec plus d'un quart de millions d'exemplaires vendus, ce qui en fait le 26ème album britannique le plus vendu de l'année. Le single Run devient la 22ème chanson britannique la plus jouée sur les radios américaines, avec plus de 28 000 diffusions sur l'année. Avec cet album, le groupe change radicalement de registre, en passant à un style résolument pop-rock, sans doute plus accessible, qui rassemble un public enthousiaste. Comme quoi, il ne faut jamais s'enfermer définitivement dans un style donné.

Le 16 mars 2005, le bassiste Mark McClelland quitte le groupe, remplacé le mois suivant par Paul Wilson, Pablo pour les intimes, ancien bassiste des Terra Diablo et ancien compagnon de route de Snow Patrol. Par ailleurs, Tom Simpson rejoint officiellement le groupe au clavier (après les avoir suivis dans l'ombre depuis le premier album). C'est lui notamment qu'on voit aux côtés de Gary Lightbody, en train de se tordre de rire sur le sol, sur la pochette d'Absolute Gravity. Mark McClelland fait maintenant partie du groupe écossais Little Doses.

 

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(de gauche à droite : Paul Wilson, Nathan Connolly, Gary Lightbody, Jonny Quinn, Tom Simpson)


Tout en se consacrant à la tournée de promotion de son dernier album, le groupe assure les premières parties du groupe U2 (rien que ça !) lors de son "Vertigo Tour" en Europe (lors de l'été 2005). De même, le groupe participe au Live8 à Londres avant de prendre une pause, fin juin, afin de se consacrer à l'écriture de leur quatrième album. En décembre 2005, l'album Eyes Open était écrit et enregistré puis mis en vente en France le 2 mai 2006 (on est un peu longs à la détente, tout de même ...). Alors que c'est le single You're All I Have qui est diffusé sur les radios anglaises et européennes, c'est Hands Open qui a été choisi pour séduire le public américain (sans doute pour son côté plus rock, plus susceptible de plaire à la populasse des USA). Si Final Straw avait été leur tremplin, Eyes Open sera leur consécration, en séduisant un public toujours plus nombreux et en exportant les singles et extraits dans de multiples médias (films, séries télé, etc). La nouvelle coupe de Gary Lightbody y est peut-être également pour quelque chose, mais ce n'est qu'un avis purement personnel, persifleur et non officiel (oui, j'aime les grands chevelus, et a-lors ?).

 

Chasing Cars est le 3e single de Eyes Open, sans doute le plus diffusé et le plus connu. Il a notamment été rendu populaire par sa diffusion dans des séries télévisées comme Grey's Anatomy (à la fin de la saison 2) et Les Frères Scott. De même, Make This Go On Forever, le 7ème morceau de Eyes Open (et accessoirement une de mes chansons préférées soit dit en passant, qui suit un crescendo abominablement sublime et vous fait découvrir des zones pileuses inconnues en vous donnant une chair de poule à faire palir une dinde plumée), est présent dans la saison 3 de Grey's Anatomy (décidément), ainsi que dans le dernier épisode de la 12e saison de la série Urgences. Le titre You Could Be Happy est également présent dans la bande originale de la série Smallville (6ème saison). Ils écrivirent également une chanson, hors album, pour la BO du troisième Spiderman, intitulée Signal Fire, en 2007. La même année, le groupe participe également au Live Earth sur la scène de Londres (un concert rassemblant de nombreux artistes pour la sauvegarde de la planète). Depuis, on a pu également entendre certains de leurs morceaux dans les séries Veronica Mars et Les 4400.

 

Leur cinquième album, A Hundred Million Suns, est sorti en 2008 et fut notamment promu par les singles Take Back the City et Crack the Shutters. L'album contient une piste très particulière, The Lightning Strike d'une durée exceptionnelle de 16 minutes 18, divisée en 3 "actes", trois chansons liées entre elles par une thématique commune, inspirée d'un orage mémorable. Malgré la longueur de cette chanson, le groupe affirme adorer la jouer en live (je les comprend, elle est magnifique).

En 2009, le groupe sort un double album-best-of amélioré, Up to Now, reprenant leurs singles les plus populaires (parfois remaniés pour l'occasion) en y ajoutant de nouvelles chansons (telles que Signal Fire, qui jusqu'à présent n'était présente sur aucun album, et de tous nouveaux singles, Just Say Yes et Dark Roman Wine, ainsi que des morceaux issus du super-groupe dont Gary Lightbody fait partie, The Reindeer Section : You Are My Joy et Cartwheels), des remix (de The Planets Bend Between Us et An Olive Grove Facing the Sea) une reprise de Crazy in Love (de Beyonce Knowles), et des enregistrements live de Run et Chasing Cars à l'Union Chapel (qui vous font mettre tous les poils au garde-à-vous et vous donnent envie de vous jeter dans la Manche pour servir de pâture aux Irlandais). Sans oublier, dans la version collector, un DVD contenant des lives et des documentaires sur la tournée Take Back The Cities et l'évolution de Snow Patrol durant les quinze dernières années (avec des photos et vidéos particulièrement savoureuses de leurs débuts ... Surtout d'un point de vue capillaire). Un pur trésor !

Pour visiter leur site officiel, c'est par ici !

 

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(du premier au dernier plan : Gary Lightbody (son magnifique jogging dont nous ne citerons pas la marque et ses superbes chaussettes assorties), Tom Simpson & Jonny Quinn. Sans oublier le train)

 

Quelques vidéos, histoire de vous faire une idée de leur évolution pour le moins éclectique :

.:. Phase electro-rock 90's
Aaaah la joie des clips foireux des années 90 ... La tête d'ado de Gary Lightbody ... Que du bonheur ^^

 

One Hundred Things You Should Have Done In Bed (Songs for Polarbears, 1998)

(cette chanson me rappelle les débuts de Placebo, notamment leur premier album éponyme. Je trouve la vidéo assez sympa, décalée et plutôt déjantée, avec la chambre qui évolue avec le temps et le miroir sans tain. A noter que la chambre du jeune adulte (Gary, au cas où vous ne l'auriez pas reconnu) présente un poster d'ours polaires, rappel du nom original du groupe et de celui de l'album : polarbears)

Ask Me How I Am (When it's all Over We Still Have to Clear Up, 2000)

(il faut bien regarder la fin pour comprendre en quoi le clip est stupide ... C'est stupide un chien huhuhu)
(à noter également : les différents personnages qui apparaissent dans le clip sont les membres du groupe et leurs proches)

.:. Le tournant : en route pour le pop rock britannique pur et dur !
Exit les guitares saturées et les clips décalés, bienvenue aux textes mélancoliques et aux prouesses vocales de Lightbody (qui en a profité pour mûrir un peu et remplir davantage ses vêtements ... avant de maigrir de manière plutôt affolante en 2009 ... Voyez le dernier clip. Heureusement, il a repris du poids depuis. Et des cheveux, aussi.)

Chocolate (Final Straw, 2004) :
(mon deuxième clip préféré, soit dit en passant. Un préquel à 2012 ?)

Run (Final Straw, 2004) :

(Aaah cette chanson ... J'ai toujours du mal à l'écouter sans avoir les glandes lacrymales en folie)

Chasing Cars (Eyes Open, 2006):
(à noter qu'il existe une autre version de ce clip, où l'on voit Gary déambuler dans les rues en s'allongeant à chaque refrain dans des lieux totalement inattendus (en plein carrefour, à la sortie d'un escalator, dans le métro ...))

Set the Fire to the Third Bar (Eyes Open, 2006)
(Comme vous le voyez sur la vidéo, il s'agit d'un duo entre Gary Lightbody et Martha Wainwright. Leurs deux voix sont hyper différentes (Martha a une voix de Minnie Mouse, c'est assez surprenant) mais elles se marient étonnamment bien)
(Soit dit en passant, je suis fan des doigts interminables de Lightbody)

Signal Fire (B.O. de Spiderman 3, 2007, et best-of Up to Now, 2009) :
(Mon clip préféré ! Cette chanson figure sur la B.O. de Spiderman 3, et le clip devrait donc logiquement contenir des extraits du film, comme il est d'usage pour les chansons de B.O.. Mais comme Snow Patrol ne fait rien comme les autres, le clip présente des enfants en train de jouer des passages des 3 films de Spiderman pour une fête de fin d'année)

Just Say Yes (Up to No, 2009) :
(A noter que Gary a écrit cette chanson il y a quelques temps déjà pour les Pussycat Dolls, qui ne l'ont jamais jouée à cause de leur séparation. Snow Patrol l'a donc récupérée pour la remettre à leur sauce et en faire le single promo de Up to Now)

The Planets Bend Between Us (Up to Now, 2009) :
(Une première version de cette chanson, beaucoup plus "acoustique" était présente sur l'album A Hundred Million Suns)

Enjoy !
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